UGNIC N°75
OCTOBRE 2022
L’ÉDITO DU MOIS
RÉDACTION
Directeur de publication
Anthony BRUN
Directeur de rédaction
Bastien BRUSAFERRO
Rédactrice en chef
Marine MAUCOUARD
ÉQUIPE
Dylan BOURGEOIS
Mathilde DAEMS
Doriane DECOURT
Marine DURAND
Mégane LASVERGNAS
Chères collègues viticultrices, chers collègues viticulteurs,
À l’heure où j’écris ces quelques mots, nos dernières machines à vendanger terminent de rentrer notre précieuse récolte. Si cette année est marquée par une hétérogénéité de la récolte due au contexte climatique, d’autres éléments ont également mobilisé votre syndicat ces dernières semaines.
Vous n’êtes pas sans savoir que le contexte international a une incidence majeure sur la disponibilité et sur les prix de l’énergie dans notre pays. Notre filière est bien sûr, elle aussi, concernée. En effet, à l’instant où les premières distilleries commencent à s’allumer, nous avons concentré une partie de nos actions sur le sujet très important du gaz.
Tout d’abord, sur la question de la disponibilité. Même si le risque est plus important pour le gaz naturel, que pour le propane, nous savons que dans cette période de rigueur annoncée, des mesures vont être proposées.
Même si beaucoup de choses restent à préciser aujourd’hui, il semblerait qu’en cas de tension nationale, nos distilleries alimentées en gaz naturel pourraient subir des délestages ou des rationnements. Cela représente bien sûr un risque important pour la filière notamment en terme qualitatif, car avec une année à faible acidité, ce genre de décision pourrait retarder notre rythme de distillation et engendrer des défauts de conservation sur certains vins.
Autre élément très important, le coût de notre alimentation en gaz. Certains opérateurs arrivent avec des contrats à échéance en termes de fournitures de gaz et les propositions nouvelles qui leur sont faites, sont liées au cours actuel donc très fortement supérieur.
Sachez que votre syndicat œuvre avec nos partenaires négociants et bouilleurs de profession à trouver des solutions aux risques de délestages ou de rationnements. L’ensemble de ces éléments nous confirme tout l’intérêt des travaux de recherche que nous avions déjà engagés collectivement. Depuis quelques années de nombreuses distilleries ont cherché à améliorer leur niveau de consommation que ce soit avec des brûleurs plus économes, ou avec des systèmes d’échangeurs pour préchauffer les vins par exemple. Ces solutions ont permis dans de nombreux cas, des économies de gaz importantes, mais il nous faut aller plus loin et cela donne tout son sens aux travaux déjà engagés, car comme vous le savez, une expérimentation sur la distillation vapeur est en cours.
Des travaux sont menés sur une distillation à partir d’hydrogène et cela n’est qu’une partie des solutions de demain.
Pour rappel, votre Conseil d’administration a décidé de lever une CVO spécifique pour la Recherche et le Développement. Nous devons engager des améliorations sur de multiples aspects de notre production que ce soit en matériel végétal, en pratiques environnementales nouvelles, mais aussi sur l’amélioration de notre Bilan Carbone. Cette CVO aura pour but de lancer ou de continuer de nombreux travaux de recherche pour créer la viticulture Cognac de demain. Le champ des travaux possibles est vaste, mais il est essentiel pour répondre aux enjeux de notre métier.
Anthony BRUN, Président de l’UGVC.
L'invité de bleu la rochelle