Chères collègues viticultrices, chers collègues viticulteurs,

Les vendanges 2024 sont désormais terminées. L’enseignement que nous pouvons en tirer est que chaque année a sa particularité et qu’elle peut être très différente des années précédentes.
Alors que nous avions eu précédemment des récoltes abondantes, précoces ou marquées par des épisodes d’aléas durant le printemps, l’année 2024 diffère en tous points et nous rappelle que la nature reste un élément que nous ne pouvons pas maîtriser.
À l’exception d’un orage de grêle le vendredi 20 septembre partant de la zone de Mortagne, nous n’avions pas eu d’épisode majeur à constater à la veille des vendanges. Près de 800 hectares ont été durement touchés obligeant nombre d’entre vous à sortir les machines à vendanger durant le weekend pour sauver ce qui pouvait l’être et ramasser des raisins de qualité avant qu’ils ne pourrissent. Je tiens à souligner la réaction de ceux qui, n’étant pas impactés, se sont proposés pour aider leurs collègues. Dès le samedi, l’UGVC avait mis en place un formulaire de solidarité. Nous avons essayé d’apporter notre contribution, et je vous félicite aujourd’hui, car nous avions près de 10 personnes prêtes à aider pour chaque demande de viticulteur dans le besoin, merci pour eux.
Puis les vendanges ont pu continuer normalement, enfin presque… Car il n’y a pas eu une semaine qui n’a pas été copieusement arrosée, rendant souvent les opérations de récolte compliquées. En effet, il a fallu sortir de nombreux tracteurs et machines de nos rangs de vigne et des tournières. Enfin, l’enseignement principal vient directement de notre niveau de récolte, car les niveaux de rendement le traduisent bien, les conditions météo particulièrement humides de cette année nous impactent directement.
Cette récolte, que nous avons anticipée, est moins généreuse que la précédente. Elle a surpris malgré tout bon nombre d’entre nous puisque les cas de parcelles avec des rendements très bas sont courants, pour des raisons parfois très différentes.
Il apparaît évident que l’hiver particulièrement pluvieux a impacté beaucoup de parcelles, et encore plus les parcelles les plus sableuses. Par endroit, les pluies abondantes lors des périodes de traitements et de floraisons, ont à la fois joué sur les grappes et la pression des maladies.
Chaque situation reste différente et démontre que rien n’est jamais acquis. Tout comme nos voisins bordelais le traversent depuis 2 ans, la récolte peut être lourdement impactée et notre Réserve Climatique reste certainement et de loin, notre meilleur outil.
J’aimerais terminer sur un point qui me semble primordial malgré tout dans cet édito.
Nous avons une récolte morose, avec des conditions climatiques moroses et des marchés moroses également. Vous l’avez vu, votre syndicat communique énormément sur le sujet chinois. Notre visibilité sur le plan national jouera un rôle essentiel sur ce point. Cependant, nous avons en parallèle un autre chantier sur l’adaptation qui est tout aussi primordial. En revanche, ce sujet n’a pas besoin d’être aussi médiatique pour avancer. Nous y travaillons activement avec le négoce au sein de notre Interprofession.
Les choses avancent bien et nous sommes aujourd’hui pleinement dans le calendrier que nous avons fixé : un dispositif applicable pour la campagne à venir.

Anthony BRUN, Président de l’UGVC.

Plus d’infos sur le magazine via notre actualité.