À l’heure où vous lisez ces lignes, ce sont les fêtes de fin d’année. Certains d’entre vous continuent de distiller, d’autres ont coupé leurs chaudières pour l’occasion. Quoi qu’il en soit, j’espère que vous profitez de cette période pour prendre un peu de recul, souffler, prendre le temps, comme nos eaux-de-vie.

 

L’année a été riche en évènements, durs pour certains. La vendange a été moins généreuse que l’année passée, avec un rendement moyen autour de 10,5 hl AP/ha. Il manque près de 100 000 hl AP pour couvrir les besoins de nos marchés. Une situation qui montre plus que jamais les limites du rendement et l’urgente nécessité de planter de nouvelles vignes dans notre appellation. UGVC, SMC et BNIC défendent collectivement cette vision et oeuvrent pour que nos demandes de contingent de plantations soient acceptées. Un bel exemple de ce que l’unité et le travail collectif arrivent à accomplir dans notre région. Mais d’autres débats nous ont marqués.

 

Le sujet des phytosanitaires a été encore une fois monté en épingle. Il n’y a plus de raison, plus de dialogue, seulement des postures, de la politique et du passionnel sur ce sujet. Et les agriculteurs que nous sommes en font les frais. Entre des chartes dont on ne saisit toujours pas très bien le rôle, des zones de non-traitement qui vont être mises en place autour des habitations, des études scientifiques toujours plus médiatisées où la forme supplante le fond… nous subissons ! Récemment, l’ANSES a décidé d’interdire l’utilisation de 36 herbicides à base de glyphosate au 30 novembre 2020. En attendant, l’accompagnement promis par l’État pour aider les agriculteurs à assurer la sortie du glyphosate se fait toujours attendre. Quel manque de considération pour notre profession. Alors nous travaillons au sein de l’UGVC et du BNIC, mais aussi avec nos collègues au sein de la CNAOC, pour vous trouver des solutions. Nous sommes responsables : votre syndicat appelle de tous ses voeux les évolutions de pratiques et la promotion du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais pas sans prise en compte des intérêts de vos exploitations et de vos savoir-faire. Je l’ai dit cette année lors de la Mise au Courant : nous ne sommes pas des marchands de mort ! Et pourtant, bien au-delà des problématiques liées aux produits phytosanitaires, c’est bien de tous les méfaits que certains cherchent à nous accuser. Souvenez-vous de ce projet de « Janvier Sec » ou « Dry January » porté, puis abandonné, par l’administration. Il consiste à demander aux consommateurs de s’abstenir de toute consommation d’alcool durant le mois de janvier. Et bien, les associations hygiénistes ont décidé de lancer la campagne de leur côté. Alors oui, on peut se dire qu’un mois sans alcool, ce n’est pas la mer à boire… Mais viendront 2 mois, 4 mois et ainsi de suite. Encore un coup de bélier contre nos savoir-faire, notre métier, nos produits, notre richesse culturelle…

 

Je pourrais continuer à lister les sujets pendant longtemps : taxe américaine, foncier… L’UGVC ne manque pas de dossiers pour les prochaines années. Mais elle peut manquer de bras ! 2020 sera une année d’élections pour votre syndicat. De vos délégués tout d’abord, puis du Conseil d’administration, du Bureau, du Président de l’UGVC, de celui du BNIC, du Comité permanent. Pour défendre cette filière et notre beau produit qu’est le Cognac, nous avons besoin de femmes et d’hommes engagés, volontaires. La tâche n’est pas simple, je ne vous le cache pas. Mais la force de notre syndicat, c’est notre engagement à tous. Alors, n’hésitez pas à candidater, à vous investir. Nous avons besoin de vous tous, plus que jamais !

 

Je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d’année et espère vous voir nombreux au sein de l’UGVC dans les prochains mois.

Christophe VÉRAL, Président de l’UGVC