Chères collègues viticultrices, chers collègues viticulteurs,

Je commencerai par citer un vieux dicton : les années se suivent, mais ne se ressemblent pas, et 2023 en est la parfaite démonstration. Alors que 2022 avait été marquée par un épisode de grêle de grande ampleur, le retour de la guerre en Europe avec l’inflation et les craintes liées à l’énergie, nous avions aussi vu dans le même temps, une augmentation conséquente de la valeur de nos vins et eaux-de-vie, qui se justifiait au vu des excellents résultats des différentes maisons de Cognac.

2023, se révèle être une année très différente.

Bien que marquée par des conditions météorologiques très changeantes et un printemps pluvieux nous obligeant à une vigilance de tous les instants, puis un été chaud et surtout très sec, le potentiel de production a pu être maintenu et nous permet de réaliser cette récolte exceptionnelle. Alors que la dispersion de 2022 était très élevée du fait de l’épisode de grêle notamment, celle de 2023 s’avère très limitée.
Cela nous a obligé à tout mettre en oeuvre pour optimiser la gestion de ce potentiel. Votre syndicat, accompagné de l’Interprofession et de la famille du négoce, s’est mobilisé dès cet été sur la gestion de la récolte. De nombreuses actions ont été menées et le seront lors des prochaines semaines, que ce soit sur la Réserve Climatique au niveau de son stockage ou de son financement, sur la gestion de nos excédents, ou encore plus récemment, sur la distillation.
Nous avons d’ailleurs pu, notamment, grâce à vos nombreux retours, constituer un argumentaire solide, qui justifie une demande de dérogation temporaire de dix jours sur la date de fin de distillation. Nous allons porter cette demande auprès de nos administrations.
Je sais également que 2023 se termine dans un contexte bien différent, et je ne parle pas ici de la météo, même si avec des volumes supérieurs de plus de 300 mm à la moyenne annuelle, de nombreuses questions pourraient se poser.

2023 marque surtout une diminution importante de nos expéditions, c’est vrai, et plus particulièrement aux États-Unis. Mais il est important d’en comprendre les causes.
Nous ne sommes pas aujourd’hui dans une crise du Cognac, nous voyons à date, les effets d’un sur-stockage, combiné à des hausses de prix des bouteilles chez les distributeurs, comme la quasi-totalité du monde des Vins et Spiritueux, car les consommateurs sont contraints de réfléchir leurs achats.

Ce que je sais aujourd’hui, c’est que 2024 nous apportera les premières réponses, notamment avec le recalcule de notre Business Plan, mais les premiers signaux positifs commencent à se manifester.
Votre syndicat est là pour défendre les intérêts de la viticulture, il l’a toujours fait et il continuera de le faire. Nous continuerons surtout de vous tenir informés des éléments concrets et fondés, et non pas de rumeurs souvent colportées par des personnes aussi promptes à dénoncer leurs contrats, qu’à accuser les représentants de la filière.
Je vous donne donc rendez-vous en 2024 pour échanger et je vous souhaite, à tous, d’excellentes fêtes de fin d’année.

Anthony BRUN, Président de l’UGVC.

 

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