Si les Romains ont élu domicile le long du fleuve Charente ondulant à travers nos provinces au commerce florissant il y a 2000 ans, ce n’est pas un hasard. Notre territoire est un don sur lequel les hommes de toute époque ont eu la chance de recevoir, de construire et de transmettre un patrimoine et un savoir-faire inégalables. Regardez autour de vous ces vignes à perte de vue qui façonnent le paysage, nos monuments, nos églises, nos domaines typiques ; ce sol riche de diversité, léché par un doux soleil aux reflets amplifiés par l’océan voisin dans lequel se jette notre Charente, porte ouverte sur le monde pour nos expéditions.

Lors de nos traditionnelles réunions de terrain au cours desquelles nous sommes venus à votre rencontre, les échanges étaient ouverts, le verbe parfois haut mais nécessaire, le ton parfois dur, mais dans l’écoute. Nous avons principalement abordé la nouvelle règlementation sur l’utilisation des produits phytosanitaires.

Nous partageons tous les réactions d’incrédulité à l’annonce de certaines dispositions qui témoignent d’une grande méconnaissance de notre profession de la part de ceux qui écrivent les textes et qui attendent qu’ils soient appliqués selon un calendrier qui semble correspondre à des enjeux électoraux.

Cependant, la nouvelle règlementation sur les produits phytosanitaires n’est pas une fatalité. Nous ne pouvons ignorer notre monde et les nouvelles attentes sociétales que nous devons au contraire saisir pour avancer. C’est une obligation, un devoir, une responsabilité qui nous incombe. Oui cette règlementation est contraignante, oui elle va engendrer des problématiques, nous allons devoir changer notre mode de travail.

Mais nous sommes un peuple de viticulteurs forts et des défis nous en avons relevé tant d’autres au cours de notre longue histoire. Nous allons devoir nous adapter
et cela ne sera pas simple, quelle que soit la taille de nos exploitations. L’UGVC, le BNIC, les Chambres d’agriculture vous accompagneront.
Il ne suffit pas de produire la plus belle des eaux-de-vie du monde. Donnons le meilleur de nous-mêmes pour montrer que nous sommes responsables et, main dans la main avec nos partenaires négociants et l’État, nous relèverons ces défis. N’oublions jamais que celui qui nous juge est le consommateur d’aujourd’hui et de demain. Inscrivons dès maintenant notre produit de façon harmonieuse et durable sur son territoire pour mieux poursuivre son ascension aux quatre coins du monde.

Christophe VÉRAL, Président de l’UGVC