L'invité de bleu la rochelle
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UGNIC N°74
SEPTEMBRE 2022

L’ÉDITO DU MOIS

RÉDACTION

Directeur de publication
Anthony BRUN

Directeur de rédaction
Bastien BRUSAFERRO

Rédactrice en chef
Marine MAUCOUARD

ÉQUIPE

Dylan BOURGEOIS
Mathilde DAEMS
Doriane DECOURT
Marine DURAND
Mégane LASVERGNAS

Chères collègues viticultrices, chers collègues viticulteurs,

Cette campagne nous rappelle d’une manière ô combien brutale que toutesles actions menées pour nous prémunir contre les aléas climatiques ne sont pas suffisantes.

Bien sûr, j’ai une pensée particulière pour tous ceux qui comme moi, n’auront pas grand-chose dans la benne, après une année marquée par les intempéries. D’abord un gel très précoce, ce qui a d’ailleurs permis de limiter son impact, puis la grêle, et enfin la chaleur combinée à un déficit de pluie estivale remettant alors sur le devant de la scène la pratique de l’irrigation.

À ce sujet, la situation évolue partout en France. Les AOC qui avaient exclu historiquement cette pratique s’y intéressent. Une mission menée avec la CNAOC et l’INAO a pour objectif de travailler sur le dossier.

L’objectif est simple : permettre au vignoble français de recourir à l’irrigation en encadrant la pratique. Nous suivons le même chemin à Cognac. La spécificité de notre vignoble nous permet d’irriguer nos vignes avec peu d’encadrement.

Comme les autres vignobles, nous ne souhaitons pas nous interdire la pratique, ce serait un non-sens. Cependant, nous devons la règlementer. L’année dernière, nous avions déjà annoncé que l’irrigation dans notre vignoble ne devait être considérée que dans une optique qualitative, de précision et passant par des outils économes. Après l’étude du Pôle Technique et Développement Durable du BNIC, l’origine de l’eau pour l’irrigation du vignoble ne devra pas provenir du milieu naturel pendant les périodes de sécheresse.

Certains se disent que cet été sans pluie donne tort à notre décision. Mais c’est tout à fait le contraire. La quasi-totalité des départements français est en sécheresse et nos deux départements ont des arrêtés d’interdiction de prélèvement pour l’irrigation qui excluent même les cultures dérogatoires. Il ne sera donc de toute façon pas possible d’irriguer un vignoble de 90 000 ha pendant les étés chauds, qui vont se multiplier, et cela, en prélevant l’eau dans le milieu naturel. Il faudra se préparer à retraiter ou à stocker l’eau pour s’adapter au changement climatique.

Le Pôle Technique et Développement Durable va poursuivre ses recherches sur les mesures prophylactiques à mettre en oeuvre pour lutter contre le stress hydrique sans avoir recours à l’irrigation.

Vous le savez tous, notre filière devra s’inscrire dans une politique globale qui évoluera certainement encore sur la gestion de cette ressource très précieuse. Nous devrons l’utiliser de la manière la plus rigoureuse possible, et non pas comme on l’a encore vu cette année, avec des enrouleurs à maïs. Il faut aussi faire tout notre possible pour limiter nos besoins et ne pas extraire cette ressource quand elle vient à manquer. Il faudra, même mieux, faire en sorte que nos actions viennent à en diminuer la rareté lors des périodes critiques.

Bonnes vendanges.

Anthony BRUN, Président de l’UGVC.

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