L'invité de bleu la rochelle
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Au vu de la relance progressive des expéditions dans les prochains mois, une demande d’autorisations de plantation nouvelle 2024 de 100 hectares, tenant compte de la nouvelle conjoncture mondiale, a été déposée.

 

Avec plus de trois ans de recul, il apparaît désormais que la crise sanitaire de la COVID-19 a eu un impact significatif sur le secteur des vins et spiritueux dans son ensemble. Comme pour d’autres filières, elle semble avoir décalé dans le temps la dynamique de croissance du Cognac. Le Business Plan sera actualisé en début d’année prochaine sur la base de données statistiques internationales qui seront publiées d’ici-là. Cela permettra une analyse plus précise de la situation. Les données actuellement disponibles indiquent cependant que la reprise des expéditions devrait intervenir de façon progressive et non linéaire au cours de l’année 2024. La demande d’autorisations de plantation nouvelle Cognac 2024 issue du Business Plan tient compte de ce contexte transitoire. Il intègre pleinement les droits déjà obtenus depuis 2016.

 

UN IMPACT COVID DÉSORMAIS AVÉRÉ

Trois ans et demi après le début de la pandémie, il apparaît que la COVID fera sentir ses effets sur une période longue dont on comprend mieux aujourd’hui les différentes phases pour le secteur des spiritueux.

Dès l’été 2020, les ventes sont parties fortement à la hausse, grâce notamment au développement de la consommation à domicile et aux mesures de soutien à la consommation dont ont pu bénéficier les ménages américains. L’année 2021 a été une année record pour le Cognac et les autres catégories. Cette dynamique s’est poursuivie sur le premier semestre 2022. A partir de l’été 2022, les ventes se sont mises à baisser sous l’effet conjugué de l’arrêt des aides, d’un surstockage des distributeurs sur les marchés de consommation, notamment aux Etats-Unis, et des effets de l’inflation. Cette baisse continue de faire sentir ses effets jusqu’à aujourd’hui.

Cette hausse en 2021 suivie de la baisse en 2022 sont les deux faces d’un même phénomène qui apparaît aujourd’hui comme atypique et anormal en termes d’intensité. De ce point de vue, la dynamique des derniers mois doit être vue comme une étape de normalisation.

Les projections sectorielles font apparaître une reprise marquée de la croissance des différentes catégories de spiritueux internationaux dont le Cognac à partir de 2024. Pour le Cognac, la réactualisation du Business Plan en début d’année permettra de cerner plus finement ces perspectives. Certaines données économiques (évolution du pouvoir d’achat sur les principaux marchés de consommation, niveau de consommation des spiritueux…) semblent néanmoins montrer que la COVID et ses conséquences comme l’inflation, sur sa durée, n’aura pas été un jeu à somme nulle et indiquer qu’il aura certainement fait reculer l’économie mondiale. La base de la reprise attendue sera probablement celle d’un niveau pré-COVID. Ce point sera précisé au cours des prochains mois.

 

UNE DEMANDE D’AUTORISATIONS DE PLANTATION NOUVELLE AJUSTÉE

La demande d’autorisations de plantation nouvelle du Cognac pour 2024 sera de 100 hectares. Ce niveau tient compte de deux choses : les perspectives de l’économie mondiale à 15 ans intégrées à notre Business Plan sur la base des statistiques internationales disponibles les plus récentes et les droits de plantation déjà acquis les années précédentes.

 

« Produire et vendre du Cognac, c’est encore et toujours se projeter à long terme. Nous avons confiance en la résilience et en la capacité de rebond de notre filière ainsi qu’en la force de notre Appellation d’Origine Contrôlée. Aujourd’hui nous sommes prudents dans nos décisions et très déterminés dans le travail mené pour favoriser notre reprise en particulier celui réalisé sur les marchés par les maisons de négoce. Ce travail s’étendra sur 2024 et il portera ses fruits. » déclare Christophe VERAL, Président du BNIC.

Sur la période du 1er août 2022 au 31 juillet 2023, la tendance du ralentissement des expéditions de Cognac communiquées le 14 juin dernier se confirme avec 180,2 millions de bouteilles expédiées pour 3,6 milliards d’euros au départ de Cognac, soit une baisse de – 18,9 % en volume et – 6,2 % en valeur, après trois années de résultats exceptionnels en 2019, 2021 et 2022, et dans un contexte économique mondial moins favorable.

 

Cette tendance reflète le caractère atypique de l’année 2022, qui après un premier semestre de forte croissance a vu les expéditions de Cognac marquer le pas à partir de l’automne 2022.

La zone ALENA (1) enregistre une baisse de – 39,4 % en volume avec 73,8 millions de bouteilles de Cognac expédiées et – 28,6 % en valeur. Sur les Etats-Unis, le travail de réduction des stocks se poursuit et commence à porter ses fruits.
La consommation finale de Cognac retrouve une meilleure dynamique qui n’était pas observée depuis quelques mois et cela réduit les stocks chez les distributeurs qui in fine font reprendre les expéditions. Pour l’instant, celles-ci restent marquées par cette situation et les chiffres VS s’en ressentent.

En Extrême-Orient (2), la filière enregistre une hausse des expéditions de Cognac de + 8,7 % en volume et + 16,3 % en valeur sur l’année mobile. En Chine, après la fermeture 2022, le marché s’est réouvert. La consommation reste néanmoins tributaire d’un contexte économique sur lequel les observateurs restent vigilants.

En Europe (3), les signaux sont contrastés selon les pays avec un ralentissement de – 4,9 % en volume et + 2,2 % en valeur. Une tendance à la hausse de consommation de catégories vieilles de Cognacs est constatée, expliquant la hausse en valeur malgré une baisse en volume. Sur le continent européen, certains marchés performent davantage, une performance en partie expliquée par l’évolution des tendances de consommation.

Une tendance à la hausse est également observée sur d’autres marchés comme par exemple l’Afrique du Sud (+ 37,8 % en volume et + 45,2 % en valeur) qui est devenue cette année le cinquième marché du Cognac et ouvre de belles perspectives à la filière.

 Pour les autres pays, une tendance à la hausse est également observée avec + 26,8 % en volume et + 36,7 % en valeur, soutenant les perspectives à venir.

Sur cette même période, la qualité VS représente 50,3 % des expéditions en volume et le VSOP et le XO, 38,5 % et 11,2 % respectivement.

 

(1) Accord de libre-échange Nord-américain (NAFTA), signé entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.
(2) Extrême-Orient : Chine, Corée du Sud, Hong Kong, Japon, Malaisie, Singapour, Taïwan, Thaïlande.
(3) Continent européen

Source : communiqué de presse BNIC

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